Les immigré.e.x.s de première et de deuxième génération sont qualifié.e.x.s, mais souvent les diplômes de la première génération ne sont pas reconnus. Cette stigmatisation rend la recherche d’un travail difficile pour toutes les générations, les rend dépendantes de l’aide sociale et relègue beaucoup de personnes à la catégorie des actif.ve.x.s pauvres.
60 % des enfants en Suisse grandissent désormais dans une famille de migrant.e.x.s. Même si leur parents n’ont pas de racines suisses, ils représentent l’avenir de notre pays.
Une question centrale se pose : voulons-nous vraiment qu’iels grandissent dans une société qui les exclut ? Les décisions que nous prenons aujourd’hui déterminent l’avenir de notre société.
Il ne faudrait peut-être pas parler d’une Suisse de migrant.e.x.s, mais juste de Suisse, dont la diversité des citoyen.ne.x.s définit le pays. Le défi est de créer des conditions pour assurer que les enfants ne soient pas désavantagés et que la génération suivante puisse être fière de son pays. L’avenir de la Suisse repose sur l’inclusion et la valorisation de touxtes les citoyen.ne.x.s qui forment ensemble son identité et sa force.
Mythe
Les personnes issues de la migration sont au chômage et pèsent sur le système social.
Réalité
La Suisse a un taux de chômage de 2.1%. En 2023, le taux de chômage est au niveau le plus bas depuis 2001
Réalité
Le taux de pauvreté parmi la population active issue de la migration est plus élevé que dans la population sans passé migratoire.
Malgré leur formation, les personnes issues de la migration sont massivement désavantagées sur le marché du travail.
Actif.ve.x.s pauvres : qui vivent en pauvreté malgré un emploi à temps plein (souvent surqualifié.e.x.s).
Mythe
Les personnes issues de la migration sont peu formées.
Réalité
En 2020, 33% des étudiant.e.x.s sont issu.e.x.s de la migration.
Leur exclusion est due à la stigmatisation, il ne s’agit pas d’un manque de volonté.
Mythe
Les processus de naturalisation en Suisse ont déjà été simplifiées.
Réalité
1. Les conditions pour l’obtention de la nationalité suisse sont devenues plus strictes à partir du 1er janvier 2018.
2. Les candidat.e.x.s à la naturalisation doivent maîtriser une des langues nationales (allemand, français ou italien) à un niveau plus élevé à l’oral comme à l’écrit.
3. La nouvelle loi sur la nationalité requiert que les candidat.e.x.s «participent à la vie économique ou poursuivent une formation». Cela signifie que les bénéficiaires de l’aide sociale ne remplissent plus les conditions pour la naturalisation.
4. Les candidat.e.x.s ne doivent pas avoir touché d’aide sociale pendant les trois, cinq ou dix ans qui précèdent le dépôt de la demande. Mais il ne faut pas oublier que les personnes au chômage ont pu faire face à des difficultés lors de la procédure de naturalisation.
5.Un autre durcissement concerne le casier judiciaire. Les inscriptions dans le nouveau système de visualisation des entrées VOSTRA font foi. Les entrées restent visibles pendant une plus longue durée et les peines avec ou sans sursis sont consultables pendant au moins 10 ans.
6. Les candidat.e.x.s doivent être en possession d’un permis d’établissement, permis C, et avoir séjourné en Suisse pendant dix ans avec un permis B ou C. Avant la révision de la loi, les détenteur.ice.x.s d’un permis B ou F pouvaient demander la naturalisation après 12 ans de résidence.
Mythe – Les personnes issues de la migration ne s’adaptent pas en Suisse.
Réalité – Qui définit ce qui constitue l’intégration ?
Il est probable que plus de 50% de la population résidente sera bientôt issue de la migration.
Seulement la moitié des immigré.e.x.s de la génération âgée d’au moins 15 ans détiennent la nationalité suisse. Si on inclut les moins de 15 ans, seulement 1/3 de ces personnes possèdent la nationalité suisse.
Quand la Suisse s’adaptera-elle à sa nouvelle réalité ?